Dix milliards d’euros par an pour les soins dentaires.
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Est-ce pour cela que les deux tiers des renoncements aux soins concernent le secteur dentaire, selon toutes les enquêtes? «Pour les personnes les plus pauvres, c’est une fausse excuse, répond le Dr Joël Trouillet, de l’ADF. Elles bénéficient de la CMU. Dans ce cas, la Sécu rembourse à 100% les prothèses, avec tiers payant. Les soins sont donc gratuits et on est plutôt face à un problème d’exclusion sociale, de personnes qui ne veulent pas aller chez le dentiste et ont besoin d’un accompagnement. Le problème financier se pose plutôt pour les personnes qui gagnent autour du smic, trop “riches” pour la CMU mais qui ont du mal à se payer une complémentaire santé.» Contrairement à une idée reçue, la part payée directement par les patients tend en effet à reculer (25,7% en 2010, contre 29,3% en 1995 selon la Cour des comptes), tandis que celle réglée par les complémentaires grimpe (37,1% contre 31,2%).
Pour en sortir, un rééquilibrage des tarifs, au profit de la prévention et des soins conservateurs, serait nécessaire. La convention dentistes-Sécu, qui fixe ces prix, doit être renégociée. Mais les dentistes n’attendent guère de miracle compte tenu de l’état des comptes publics…
Le revenu annuel médian des chirurgiens-dentistes tourne néanmoins autour de 75.000 euros (net de charges et impôts professionnels, avant impôt sur le revenu). Ce qui reste plus de quatre fois supérieur à celui des salariés. Mais l’ADF assure que 10% à 15% gagnent moins de 3000 euros mensuels, notamment parmi les jeunes qui investissent des centaines de milliers d’euros dans des équipements numérisés (imagerie, prise d’empreintes…).
Source : Le figaro (Olivier Auguste)